Nelly a un peu tardé avant dʼaller voir son médecin, elle a comme la plupart des femmes trouvé la grosseur suspecte elle-même. Parce que « À 36 ans, on ne pense pas à un cancer du sein ».
Nelly, donne-nous de tes nouvelles !
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Je me sens plutôt en forme. Je viens de finir mes séances de chimiothérapie, c’est une étape de plus de passée. Bien sûr, il y a des journées plus difficiles que d’autres. La fatigue, les maux de tête, les bouffées de chaleur… mais dans l’ensemble, j’ai la chance jusqu’à présent de bien supporter mon traitement. J’ai bon appétit, j’ai de l’énergie pour me bouger, voir mes amis, marcher, profiter de mon temps libre.
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Comment s’est déroulé le traitement, où en es-tu maintenant ?
Mon opération a été la première étape de mon traitement. Une tumeroctomie avec retrait des ganglions sentinelles. Puis 6 semaines après, j’ai commencé la chimiothérapie. Un protocole de 4 cycles de FEC 100.
La radiothérapie est la prochaine étape, des séances 5 jours/7 pendant 7 semaines. En parallèle, je commence la thérapie ciblée, des injections d’Herceptine toutes les 3 semaines pendant 1 an. La dernière étape du protocole sera un traitement au long cours, une hormonothérapie fixée pour une durée de 5 ans.
Alors bien sûr, quand l’oncologue vous annonce tout ça, c est un peu le choc. On entend «chimio», on s’imagine de suite le crâne à blanc. On se dit que ça va être long et que cette maladie va prendre beaucoup de place. Il est important de faire étape après étape sinon on se sent vite submergée par la lourdeur du protocole. Et puis finalement, jour après jour on trouve la force d’avancer.
Nous savons que la perte des cheveux peut-être une véritable épreuve surtout pour une femme. Peux-tu nous dire ce qu’il en est pour toi ?
La perte des cheveux est effectivement une épreuve. C est une des premières questions que j’ai posé à l’oncologue à l’annonce de mon protocole de soins. Et la réponse fut sans appel : «vous allez perdre vos cheveux, ce n’est pas une option…je peux même vous dire quand, entre le 15ème et le 20ème jour qui suit la première séance…mais ça repousse, ne vous inquiétez pas ! »
Cela m’a pourtant vraiment inquiété. C’est un saut dans l’inconnu, les questions tournent en boucle : quelle tête je vais bien avoir ? Quelle est la forme de mon crâne ? Est ce que je vais perdre mes cils, mes sourcils ? Si bien que la liste des effets secondaires que le médecin énumère après paraît bien plus surmontable.
La perte des cheveux rend la maladie visible, comme un stigmate qui nous rappelle quotidiennement qu’on est malade. Les médecins conseillent de ne pas attendre pour acheter sa perruque, d’aller la choisir avant la perte des cheveux. Effectivement, anticiper au maximum ce moment est une façon de garder un peu de maîtrise dans cette situation qui, de toute façon, nous échappe.
Je me suis donc préparée à cette épreuve en mettant en place une stratégie active !
2 jours avant ma première séance de chimio, j’ai passé 3h avec une amie à essayer tout un tas de prothèses capillaires dans un magasin spécialisé du centre de Bordeaux (ce fut toute une histoire, mais plutôt drôle finalement !).
Puis passage chez ma copine coiffeuse pour une coupe très courte.
Comme j’ai eu de bons retours de mes proches sur ma nouvelle tête, j’ai gagné en confiance pour la dernière étape à savoir, le rasage intégral de mon crâne !
Deux amies s’en sont chargées. Ma première impression fut plutôt positive. J’ai découvert la forme de mon crâne et finalement, j’ai ressenti un grand soulagement «ça c’est fait, c’est pas si terrible que ça, on peut passer à autre chose».
Si bien qu’à ce jour, je me sens beaucoup plus à l’aise et naturelle avec ma tête rasée qu’avec ma perruque.
C’est mon identité du moment et je l’assume pleinement. Alors bien sûr, cela est facilité aussi par mon quotidien car je n ai pas encore repris le travail à l’hôpital. Je m’imagine difficilement rentrer dans la chambre d’un patient le crâne chauve ! Mais on verra ça en temps voulu…
Raconte nous quelque chose de super que tu as vécu ces trois derniers mois :
Une belle chose que j ai vécu ces 3 derniers mois ? Ce qui me vient de suite en tête, c est tous ces messages de soutien que je reçois quotidiennement. Je suis surprise de recevoir autant d’attentions, autant de témoignages, de petits mots d’encouragement parfois même de personnes que je ne fréquente plus depuis plusieurs années. Toutes ces marques d’attention font du bien, cela donne la force d’affronter la réalité du quotidien. Cela donne le sourire aussi et apporte la chaleur dont on a besoin parfois dans des moments de solitude et de doute.